Lucie n'avait jamais apprécié le sport. Pas qu'elle était spécialement mauvaise, elle n'avait pas des résultats mirobolants comme pour les autres matières, mais n'était non plus très basse dans le classement. Cependant elle ne s'était jamais découvert une immense passion pour le sport. Alors il n'était pas habituel de la voir dans le gymnase. Que faisait-elle donc là? Rien de plus simple. Le cours de sport avait eu lieu plus tôt dans la journée. Il avait donc bien fallu qu'elle se change et elle espérait bien que c'était à ce moment là que son mp4 était tombé. Elle espérait bien le retrouver dans les vestiaires sinon elle était bonne pour s'en racheter un. Ne retrouvant pas le sien depuis la pause de midi, elle avait d'ailleurs failli faire une syncope en remarquant ce fait. Si Lucie pouvait parfaitement se passer de sport, il en était tout autre pour la musique qui lui semblait comme essentiel à la vie.

C'est ainsi qu'après le dernière cours de la journée elle se rendit une nouvelle fois dans le gymnase. Si on lui avait dit qu'un jour elle irait d'elle-même, sans contrainte, s'enfermer dans ce lieu où régnait la sueur elle ne l'aurait pas cru. Elle poussa la grande porte puis ne voyant personne se décida finalement à y entrer pour se diriger rapidement vers les vestiaires. Elle ne savait pas vraiment si elle avait le droit d'être là en plus. La journée était vraiment bien avancée maintenant et s'il n'y avait personne c'était sans doute qu'il y avait une raison. Il fallait donc qu'elle fasse rapidement et discrètement. On est jamais trop prudente. Elle s'enferma donc silencieusement dans les vestiaires. Pour une raison inconnue la lumière était encore allumée peut-être que quelqu'un était parti peu de temps auparavant et que la lumière marchait encore, ou bien qu'on avait oublié de la couper. Lucie ne s'arrêta de toute façon pas sur ce détail. Elle était certes très curieuse mais n'avait pas spécialement d'intérêt pour ce genre de mystère.

Elle se dirigea donc vers son casier tout en scrutant par terre. Aucune trace du lecteur de musique. Son dernier espoir n'était autre que son casier. Là miracle fut. Elle vit le petit appareil briller au fond. Elle l'attrapa alors toute joyeuse et c'est à ce moment-là que la lumière automatique s'arrêta. Lucie eut une petite moue et voulu faire un mouvement pour la rallumer mais c'est alors qu'un bruit se fit entendre. D'un coup le rythme cardiaque de la jeune fille se fit plus rapide. C'était comme si on frottait quelque chose contre la porte. Ses yeux ne voulait d'ailleurs plus quitter le cadre en bois. Lucie était une personne plutôt terre à terre normalement mais là elle ne pouvait s'empêcher de laisser son imagination tourner à plein régime. Jusqu'à entendre une sorte de claquement venant de la porte. Là elle comprit qu'en fait on était tout juste en train de l'enfermer dans ces vestiaires. La demoiselle hésita sur ce qu'elle devait faire, signaler sa présence pour pouvoir sortir, ne pas signaler sa présence pour ne pas avoir d'ennuie. De toute façon il était maintenant trop tard, le gardien était déjà parti.

Lucie resta comme tétanisée à côté de son casier si bien que la lumière ne se ralluma pas... du moins pas à cause d'elle puisque effectivement peu après lumière fut dans les vestiaires. De nouveau le rythme cardiaque de la brunette augmenta. D'autant plus qu'elle entendit du bruit même si elle n'arrivait pas à déterminer l'endroit précis d'où il venait. Elle serra son mp4 contre elle, bien que sachant pertinemment que cela ne changerai rien à sa situation. Puis avalant sa salive elle osa demander:

"Il y a quelqu'un?"

Elle se compara immédiatement à un personnage de film d'horreur, qui était bien la seule personne assez stupide pour demander ce genre de chose. Surtout dans de telles circonstances mais maintenant qu'elle était elle-même dans la situation elle ne voyait pas comment agir autrement, il fallait avouer.

« Armand, mets les balle dans le filet et range moi cela » Je regardais le prof de sport comme si c'était un extraterrestre. Tout le monde savait qu'il avait un petit copain et qu'il faisait tout pour quitter au plus vite les cours pour retrouver son amoureux. Je le regardais partir en sifflotant puis je regardais les fameuses balles que je devais ramasser. Elles étaient disséminées un peu partout sur le terrain. Je soufflai et commençai ma besogne. Il m'a fallu trente minutes pour trouver toutes les balles, certaines étaient coincées dans les gradins. Je tuerais la personne qui à l'idée saugrenue de les mettre là-haut.

Je soufflai quand j'eus fini, maintenant, je devais les trimballer jusqu'à l'entrepôt des ballons. Toutes les balles étaient rangées ici. Je mis les balles de handball à côté des balles de football. Je transpirais et en plus, je puais la sueur à cause du sport, mais aussi d'avoir transporté les balles. Je tuerais les profs de sport pour m'avoir fait cela.

Je me dirigeais tranquillement dans les vestiaires. Bah voyons, ils étaient vides, mes meilleurs amis ne m'ont même pas attendu. C'est certain, cette fin de journée est horrible. Je pris une serviette vraiment douce avec mon shampoing et mon gel douche. Comme j'étais seule, j'enlevai mes vêtements directement avant d'aller à la douche. Je me frottais le corps vigoureusement pour enlever les crasses du sport.

Je lavai mes cheveux quand la lumière s'éteignit. Non mais ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai. Je fulminais dans mon coin. Je me lavai dans le noir et cherchai à tâtons ma serviette. Je l'ai trouvée vite et me dirigea avec une main dans le noir. Quand je sortis de la douche, la lumière s'alluma. Je soufflai et me dirigeai vers mon casier.

"Il y a quelqu'un ?" Je sursautai et me retournais vers la voie. Elle serrait quelques choses dans ces mains et on voyait un peu de peurs dans ces yeux. Je la regardais avant de m'avancer. « Oui, moi désolé de t'avoir fait peur. » Je me dirigeai vers mon casier ou mon sac à vêtement propre était rangé. Je l'ouvris et là au miracle, il n'y était pas. Je restais pendant cinq minutes devant. « Non mais ce n'est pas vrai » criais-je. Je me souviens d'avoir laissé mon sac par terre, car on était à la bourre pour le cours, surement une amie à du le voir et le prendre.

Je me retournai et soufflai pour laisser partir ma colère puis je me dirigeai vers mon sac de sport. « Désolé d'avoir crié, mais je suis en serviette et je n'ai pas d'habilles propres. » Je me retournais vers elle et lui souris. « Je me demande ce qu'il pourrait arriver de pire maintenant. » À moins que le concierge fût passé et avait fermé la porte, je ne voyais pas ce qu'il y avait de pire. Peut-être si me trimballer dehors avec une serviette enroulée autour de moi.

" Oui, moi désolé de t'avoir fait peur. »

Lucie soupira de soulagement en voyant qu'il ne s'agissait que d'une élève. En même temps que pouvait-elle trouver d'autre les vestiaires du gymnase, hein? Des fois son imagination s'emballait vraiment pour rien. Elle desserra doucement sa prise sur son mp4 qui avait subi son stresse avant de le ranger dans son sac. C'est alors qu'un cri la fit sursauter « Non mais ce n'est pas vrai ! ». Lucie se retourna vers sa camarade pour la voir crier en cherchant apparemment. Maintenant qu'elle regardait bien, elle était en serviette. Peut-être avait-elle juste fini un entraînement et sortait de la douche... enfin ce dernier détail était plutôt certain. N'auraient-elles pas ses affaires? La réponse arriva peu de temps après.

« Désolé d'avoir crié, mais je suis en serviette et je n'ai pas d'habilles propres. » Ainsi Lucie avait raison. « Je me demande ce qu'il pourrait arriver de pire maintenant. »

La demoiselle laissa échapper un petit rire très mal à l'aise. Comment ça elle avait bien pire à lui annoncer. Ses mains se tordirent légèrement comme si elle hésitait à prendre la parole. Il fallait dire que oui elle n'avait pas décroché un mot depuis sa première question. Ses yeux parcoururent la salle pour s'assurer qu'il n'y avait vraiment aucune autre sortie possible que la porte. Ce n'était pas le cas. Finalement elle avala salive et revint sur sa camarade.

"Désolée de t'apprendre ça maintenant... mais je pense qu'il y quelque chose qui va s'ajouter à cette journée pourrie. Le gardien est passé tout à l'heure et il a fermé la porte. Je suis désolée je n'ai pas agit assez rapidement, j'avais peur de me faire punir d'être là donc je ne me suis pas fait savoir et du coup on se retrouve ici enfermée toutes les deux."

Parce que même si ça la dérangeait tout de même d'être enfermée ici pour la nuit, ce n'était en rien comparable à la gêne qui l'accompagnait pensant que l'autre jeune femme était bloquée ici par sa faute. Décidément elle était bien la reine des gaffeuses.

"Et je n'ai même pas de vêtement de rechange non plus."

Elle ne voulait plus qu'une chose c'était de se cacher dans le premier trou de souris qu'elle verrait.

Je regardai la jeune fille devant moi, c'était une blague n'est-ce pas. Cela ne peut pas être possible. Je ne pouvais pas être en serviette dans un vestiaire qui puait la transpiration et qui est fermé à clef, car un gardian l'avait fermé plus tôt que d'habitude. Mon inconscient me pensait le bras pour savoir si je rêvais. Sa dernière phrase ainsi que la douleur sur mon bras me fit sursauter. Je me réveillai et me dirigeai vers la porte pour essayer de l'ouvrir, mais bien sur elle était fermé.

Je tapai la porte avec mes pieds nue et une douleur venait. Sur mon pied. "Merde" dis-je à voix basse. Je savais qu'il ne fallait pas dire des injures, mais là, j'en avais vraiment ma claque et j'avais le droit en plus personne m'avait entendu à part la jeune fille, mais je ne pense pas qu'elle le dira à d'autre personne.

Je me retournai et la jeune fille était toujours à sa place. "Bon ben, on est coincé dans cette pièce." Je regardais mon sac de sport. Je me demande si j'ai laissé mon portable dans ce sac. Je me dirigea vers le dit sac et je le fouillai. Mon portable était là, le saint Graal était devant moi. Je crois qu'à ce moment, je pétillai des yeux. J'appuyai sur la touche du haut pour le déverrouiller, mais il restait toujours noir, je retentai, mais rien ne se passa. Ne me dites pas que mon portable n'a plus de batterie. Je continuai d'appuyer comme si le portable avait un problème et qu'il fallait du temps pour le résoudre.

Au bout de cinq minutes, j'arrêtai le remis dans mon sac et m'assis parterre. "Vraiment, une journée de merde". Je soufflai fortement et regardai la jeune fille. Bon à moins que des gardes viennent ici, le mieux serait de s'asseoir et de discuter. "Moi, c'est Juliette et toi ?". Il fallait bien qu'on se présente avant de commencer une discussion.

Bien sûr sa camarade d'infortune se jeta presque directement sur la porte après ses paroles. Mais comme venait de l'affirmer Luci celle-ci était bel et bien fermée à clé. Alors l'autre jeune fille donna un coup de pied rageur dedans, ce qui ne dû pas faire du bien à entendre l'injure qui sortit de sa bouche. Lucie se sentit encore plus mal. Son sac glissa de ses épaules mais elle fit un mouvement pour le rattraper avant qu'il ne tombe à terre.

"Bon ben, on est coincé dans cette pièce.
-Il semblerait bien en effet. Je suis désolée."

Lucie osa enfin bouger pour venir s'asseoir sur l'un des bancs qui ornait les vestiaires. Ce serait plus agréable que debout prêt de son casier. Elle remarqua du coin de l'oeil sa camarade s'activer sur son téléphone. Si seulement elle était plus accroc à son portable qu'à sa musique. Lucie soupira laissant sa tête se poser contre le mur.

"Vraiment, une journée de merde
-A qui le dis-tu?
-Moi, c'est Juliette et toi ?
-Lucie, enchantée. C'était vraiment le jour où il devait faire du zèle le gardien, hein?"

Vague tentative d'humour pour dégeler la situation. De toute façon il ne servait à rien de s’appesantir sur le mauvais côté de la chose. Autant trouver autre chose à faire. Elle tourna alors la tête vers Juliette pour lui sourire un peu. Il en fallait beaucoup plus pour que la demoiselle perde son sourire.

"Je suis en première année ici, je ne savais pas qu'ils fermaient aussi tôt. J'aurais peut-être simplement dû ne pas oublier d'affaire ici, se moqua-t-elle d'elle-même. Et toi? Que faisais-tu pour rester aussi tard dans ce vestiaire?"