Episode précédent: ici

Nous entrons dans ma chambre. Une des filles qui l'occupe également est assise sur son lit, elle nous dévisage étrangement lorsque nous entrons. Je ne me rappelles plus de laquelle il s'agit. Je tente de faire comme si elle n'était pas là, bien que je lui lance tout de même un bref salut, et farfouilles dans mes affaires, à la recherche du matériel nécessaire. Je réussis enfin à mettre la main sur la boîte où tout le nécessaire est rangé. Je la sors, et la pose brusquement par terre. "Bon. Alors! Les quels on utilise?"  Je reste un instant figée au dessus de ce choix difficile. "Au pire, on prend tout." Quitte à ne pas faire les choses à moitié... La fille fait mine d'être plongée dans son magazine, mais je vois bien qu'elle nous observe toujours. Je soupire. Ce n'est pas vraiment quelque chose qui me plait à vrai dire. je ne saurais pas dire pourquoi. Je trouve que son regard se fait vraiment très insistant. Je suis surexcitée à l'idée de faire ce feu d'artifice. Je lance un coup d’œil qui veut tout dire à la fille, et elle à l'air de finir par comprendre, et se cache bien derrière les pages de son magazine. Je souris, c'est une petite victoire personnelle, insignifiante, mais agréable.

  "J'espère que tu n'es pas à une heure de colle près, parce que ça me semble à peu près impossible de ne pas se faire choper, par contre." En entendant ça, la fille dégage illico de la chambre, ce qui a le mérite de me faire éclater de rire. Personnellement, les colles ne me font plus peur, j'en ai pris tellement l'année dernière que ça ne me déranges pas plus que ça , mais si Vadim n'est pas tenté par une punition, il est encore temps de reculer.

Nous retournons à l'internat, histoire d'aller chercher ce dont nous avons besoin. Malheur en ouvrant la porte, une de ses coturnes est là. Evidemment, il fallait que ce soit la pouilleuse de l'autre fois. Je n'arrive pas à croire qu'on est pu faire tout ça dans ses vestiaires. Mais pour moi, rien n'a existé. Alors avec la plus grande application du monde, je l'ignore purement et simplement. Sans se soucier d'elle, Lana s'avance jusqu'à son bureau et sort la grande boîte que j'ai déjà vu. " Bon. Alors ! Lesquels on utilise ? " Il y en a tellement. Pour seule réponse, je me gratte la tête. Elle voit bien que je ne suis pas d'une grande aide. " Au pire, on prend tout. " Un petit sourire répond à sa question mais je n'ai pas envie de rester une minute de plus en compagnie de Bénédicte Roussel. Je ne peux pas la voir cette fille et je suis fière qu'elle prenne également soin de m'ignorer. Alors que celle-ci se replonge dans son magazine, Lana sourit. C'est déjà ça. Même si je n'ai pas compris le pourquoi du comment.

" J'espère que tu n'es pas à une heure de colle près, parce que ça me semble à peu près impossible de ne pas se faire choper, par contre. " Alors qu'elle attend ma réponse, la chieuse nous quitte. Quel dommage. Serait-elle assez méprisable pour aller nous dénoncer pour nous empêcher de faire quoi que ce soit ? Hélas. Avec elle, je ne sais jamais ce qui peut arriver. " Tu m'étonnes. Tes feux d'artifices vont réveiller tout le pensionnat : c'est certain ! Même si on se fout loin, le résultat sera le même. " J'essaie de retrouver mon sourire et mon enthousiamse pour notre projet. Je regarde quelques instants le plafond, le temps de me décider si le risque en vaut la chandelle. " Tu ne devrais pas tant te soucier de moi. Mon père me déteste déjà alors... une connerie de plus on de moins... Je ne pense pas que ça change grand-chose. " Un franc sourire se dessine alors sur mon visage. Je m'assois à même le sol et regarde tout ce que nous avons. " C'est du beau matos. Tu t'en es déjà servi ? " Je commence à les étaler sur le sol, les regroupant par taille et couleur. Nous allons tout faire péter pour montrer à tous notre joie. Aujourd'hui, j'ai mis fin au terrible calvaire d'une précieuse amie. Il faut prendre tous les risques du monde pour fêter ça comme il se doit ! Je viens prendre l'une de ses mèches de cheveux. " Fêtons la fin de ton cauchemar ensemble Lana. Je suis près à en payer le prix. " Décidément, ma petite soeur pourra bien me faire faire ce qu'elle veut. Je la suiverais n'importe où, et ce soir en particulier, je serais prêt à lui décrocher une étoile.

" Tu m'étonnes. Tes feux d'artifices vont réveiller tout le pensionnat : c'est certain ! Même si on se fout loin, le résultat sera le même." Si ils dorment tous à vingt-et-une heure, je les admire, c'est quelque chose dont je suis totalement incapable, étant donné que j'ai un sommeil plutôt ingérable et troublé. "Tu ne devrais pas tant te soucier de moi. Mon père me déteste déjà alors... une connerie de plus on de moins... Je ne pense pas que ça change grand-chose. " Bien sûr que si je dois me soucier de lui, quand même! Il se remet à sourire, et s'assoit par terre à côté de moi. " C'est du beau matos. Tu t'en es déjà servi ? " Vadim se met à les trier par couleur et taille, en petit tas épars. "Pas vraiment, en fait." Il prend une petite mèche de mes cheveux entre ses doigts, et commence à jouer avec doucement. " Fêtons la fin de ton cauchemar ensemble Lana. Je suis près à en payer le prix. " Je souris. Il est vraiment adorable. Je l'aide à ranger tous le matériel par catégorie.

"Tu penses qu'on récoltera combien d'heures? Je parierais pour deux, voire trois." Cette pensée me fait sourire. Je n'ai pas encore expérimenté les colles à Nobilia, et même si ça peut paraître un peu étrange, j'ai envie de voir de quoi il en retourne. "Je me demandes combien de temps il vont mettre pour réagir et venir nous hurler dessus." Ce genre de devinettes me fait vraiment rire. Nous avons à peu près terminé de trier tous les feux d'artifices. "Il faudra essayer de ne pas faire exploser la chambre. je te préviens tout de suite, je ne suis pas vraiment ce qu'il y a de plus douée avec un briquet. Ce serait tout à fait dans mon genre de faire flamber la moquette par exemple." Je ris. J'ai le souvenir d'une fois mémorable où un soir d'été sur la plage, je manger des chamallows fondus avec des amis, et que j'avais fait tombé la poche en plastique presque entièrement remplie dans le feu. Résultat: elle avait fondu sur le sable, et il n'y avait plus rien à manger.


Pendant que je vais farfouiller dans mes affaires à la recherche d'un briquet pour pouvoir allumer tout ça, je me mets à fredonner. Impossible de mettre la main sur ce briquet que m'avait donné Laurent spécialement pour les feux d'artifices. "Mais c'est pas possible! Où est-ce qu'il a bien pu passer?!" Je farfouilles énergiquement dans tout ce bazar qu'est mon tiroir. Rien à faire. Je finis par en répandre le contenu sur mon lit. Des papiers, du chocolat, des photos, un stylo, un couteau suisse, une carte routière, mon chargeur de portable, un carnet, un calendrier, des chouchous, et... et ce satané briquet! Je le saisis, et le brandis en signe de victoire. "Haha! Je l'ai!" Je range à la va-vite tout ce bazar dans le tiroir, enfin ranger est un bien grand mot... Ce serait plutôt bourrer le tiroir de tout ce foutoir qui serait approprié. Maintenant, nous avons tout le matériel.

" Tu penses qu'on récoltera combien d'heures ? Je parierais pour deux, voire trois. " Je la regarde, un mauvais sourire sur les lèvres. " Tu rigoles ! C'est du jamais vu ce qu'on va faire. Je pense que notre punition sera exemplaire. " J'essaie de tester son aplomb, mais elle ne démord pas de sa position. Nous continuons de tout bien trier à même le sol. La boîte sera bientôt vide. " Je me demandes combien de temps il vont mettre pour réagir et venir nous hurler dessus. " J'aime beaucoup ses questions. Elle paraît aussi enthousiaste que moi. Cette soudaine envie de rébellion lui va à merveille. " Il faudra se mettre le plus loin possible et bien se planquer. Ils vont galérer à nous trouver, ça risque d'être plus amusant. " Je réussis à la faire rire. J'espère vraiment que tout va bien se passer.

" Il faudra essayer de ne pas faire exploser la chambre. Je te préviens tout de suite, je ne suis pas vraiment ce qu'il y a de plus douée avec un briquet. Ce serait tout à fait dans mon genre de faire flamber la moquette par exemple. " Je hausse un sourcil, amusé. " On va éviter de te confier la tâche de les allumer alors ? Et je pensais au parc pour tirer tout ça. Dans la chambre, c'est bien trop risquer : tu as déjà vu ce que ça donne ! " Je repense à cette drôle de manière qu'elle avait utilisé pour me prévenir de l'intrusion d'Alex et ses compères dans sa chambre. Un fou rire nous prend. Sur le coup, nous n'avions pas vraiment eu le temps de rire mais il reste encore les traces d'explosions au plafond. " Mais c'est pas possible ! Où est-ce qu'il a bien pu passer ?! " Je la vois qui retourne toutes ses affaires, à la recherche de son briquet. Elle en avait pourtant un pour allumer ceux de la dernière fois. C'est assez amusant de la voir dans cette état. Elle me rappelle un peu ma mère, qui devient hystérique lorsqu'elle perd quelque chose. " Haha ! Je l'ai ! " Je mets la main dessus, prêt à lui prendre des mains. " Tu permets ? On va éviter les accidents ce soir. " Elle le lâche et je le mets dans ma poche. Je range notre matériel dans sa boîte et la soulève tout en me levant. " Direction le parc alors ? " Nous sortons en prenant soin de fermer derrière nous et nous nous dirigeons innocemment vers le parc, désert en cette heure tardive.

La suite ici.