" Je n'en sais pas plus que ce que vous avez écrit dans votre livre. " Comme elle a de la chance... Je fais toujours cliqueter mon stylo nerveusement, je n'ai plus qu'une envie c'est d'être tranquille. Certes, ce fut très intéressant de discuter avec cette demoiselle, mais maintenant ma patience a atteint ses limites. " Ce que je sais par contre c'est que si j'ai la possibilité de faire quelque chose alors je le ferais. Parce que c'est un combat difficile où nous pouvons tous agir à notre échelle. " Oh... Et bien je vois. Brûler tous les magazines Elle, Vogue, et autres poison du genre serait un bon début! Un briquet, et elle pourra s'investir pour la bonne cause. Comme c'est simple! Comme c'est merveilleux! Comme c'est mignon! Comme c'est naïf, oui!
La jeune-fille m'adresse un petit sourire. C'est peut-être gentil, mais comment peut-on sourire en parlant de telles choses ?! Mon état d'extrême irritation doit certainement se voir sur mon visage. Non pas que ce soit la faute de cette jeune-fille, c'est simplement que tenir une conversation avec des inconnus n'est pas mon fort, mais si en plus il s'agit de parler de ce sujet là, et de cette manière là, il vaut mieux ne pas chercher à me tirer les vers du nez trop longtemps. D'ailleurs, j'ai toujours trouvé cette expression française ridicule, et fort peu ragoûtante. Que de raffinement en ces mots...
La demoiselle se lance dans un petit monologue, me tirant de mes pensées vagabondes et hors-sujet. Oh non... Par pitié. Je vais finir par devoir la congédier, cela ne va pas être possible autrement. Poliment, certes, mais je dois la congédier tout de même. Je sens arriver la catastrophe à plein nez... Beaucoup de "nez", dans ces étranges expressions françaises...
"Je pense effectivement que comme vous l'avez dit, si au dessus rien n'est fait, alors rien ne sera fait de façon grandiloquente. Cependant je pense que c'est parce qu'ils ne font rien en haut que des associations ont été crées. De plus je pense qu'il faut aussi donner un soutient aux familles puisque je pense que dans la plus part des cas ce sont eux qui sont les plus à même de les aider à s'en sortir. Je pense que c'est à eux qu'il faut donner les clés pour réussir. A notre niveau nous ne pouvons pas penser à la masse, mais plutôt nous réjouir de chaque petites victoires. C'est pourquoi si j'en vois l'occasion et bien je ferais ce qui est en ma possibilité pour aider."
Que de mots. Trop de mots. Trop de temps. Trop de compagnie. trop de trop, oui! Trop de trop voilà tout! C'est simple en ré&alité, trop de "trop", trop de tout! Je donne un coup de pied dans mon bureau. Aïe! Souffre en silence, Jason. Souffre en silence. Je ferme les yeux, respire profondément. Ce petit manège ne dure que quelques secondes. Je rouvre mes paupières, et plaque avec violence mon stylo sur le bureau. Un peu de calme, Jason. Il ne faudrait tout de même pas que tu effraies cette élève!
" Sincèrement, il a été très intéressant pour moi de discuter avec vous. Seulement je pense que malheureusement, l'heure est venue pour moi de me voir obligé de vous congédier. Vous comprenez, j'ai des consultations qui m'attendent! " Cette jeune-fille étant tout sauf stupide, elle doit parfaitement avoir saisi grâce à mon attitude et à mon expression que c'est surtout que je suis au bord du craquage nerveux.
Je plaque un petit sourire crispé et nerveux sur mon visage. " Je vous serre un gobelet de thé glacé pour la route? " Je n'attend en aucun cas sa réponse, et sort un gobelet en plastique d'un tiroir de mon bureau. Pendant que je lui sert un verre, bouteille en main, je ne peux m'empêcher de l'abrutir d'un flot de paroles inutiles. " Vous verrez il est délicieux et très rafraîchissant en plus de ça il est fait maison avec un thé des plus raffinés et d'une qualité incroyable je suis certain que vous n'avez encore jamais bu un thé glacé aussi exquis que l'est celui-ci de toute votre vie vous ne serrez pas déçue vous verrez! " Je suis presque hystérique, au bord du craquage nerveux. je dois passer pour un parfait aliéné. en plus de ça je réalise que pendant que je vantais les mérites de ce ce thé glacé, j'avais rempli le verre à ras-bord, et que du thé glacé est maintenant en train de se répandre sur le bureau. " Ne vous inquiétez pas tout va bien! ♫ Tout va par-fai-te-ment bien! ♫ " J'attrappe une boîte de mouchoirs, et entreprend d'éponger le bureau avec. Après cela, j'attrape un nouveau gobelet et transvase maladroitement su thé glacé de l'autre gobelet dedans, faisant en sorte que ce verre là ne soit pas remplis à ras-bord cette fois. " Voilà voilà, mademoiselle! " Je lui tends le gobelet avec vigueur, manquant presque de le lui renverser dessus. Puis je la conduis jusqu'à la porte, lui serre la main qui ne tient pas le gobelet, puis la fait sortir. " Au revoir, mademoiselle Perrault, prenez grand soin de vous! "
Une fois qu'elle est enfin partie, je claque brutalement la porte, puis m'accroupis devant l'un des innombrables tiroirs de mon cher bureau, à la recherche d'une tasse fort laide que ma grand-mère m'avait offerte il y a quelques années. Elle est couverte de papillons roses et de cœurs, une véritable abomination! Une fois trouvée, je m'en empare, ouvre la fenêtre du bureau, et vérifiant à peine si quelque se trouve à proximité de la fenêtre, je la balance dehors de toutes mes forces, la voyant se briser sur le sol. Je referme la fenêtre, me frotte les mains, très légèrement calmé, puis après trois tasses de thé glacé englouties à une vitesse folle, je finis pas m'administrer un somnifère, et m'endors pour trois bonnes heures dans mon confortable fauteuil.