Cela ne faisait que quelques jours que Gabriel était arrivé à Nobilia. Il avait eu le temps de faire un peu de repérage dans le campus, qui était bien trop grand d'après lui. Mais il fallait aussi avouer que cette école n'accueillait pas les gamins du quartier. C'était une école réputé et il fallait le mériter pour entrer.
Les débuts avaient été assez catastrophiques. Le jeune homme avait pas mal de difficultés a s'acclimater à ce système scolaire, et le décalage horaire le fatiguait extrêmement. Son caractère sans-souci n'arrangeant rien à la chose...

Ce matin là, le jeune homme s'était levé in-extrémiste. Les premiers élèves s’étaient surement déjà installé dans la classe. Il sauta de sa couchette et enfila rapidement ses vêtements. Gabriel ne remarqua pas que son col de chemise était à moitié tourné vers l'intérieur. Son sac de cours pour la journée avait été préparé la veille avant le dodo. Il le choppa en vol, un paquet de bonbons mou et se précipita vers le bâtiment où débutait sa journée de cours. Durant le trajet, il s'occupa de ses cheveux qu'il ramena comme à son habitude en petite queue. Ce n'était pas facile de courir et se coiffer en même temps. Déjà qu'en temps normal, sa coupe était loin d'être impeccable, mais aujourd'hui... il avait fait particulièrement fort. "Ce n'est pas grave, je rectifierai le tir en cours..." pensa-t-il.

Par le plus grand des miracles, le jeune homme arriva juste après le professeur, se glissant discrètement dans la salle, espérant ne pas se faire remarquer. Il n'avait donc pas la possibilité de choisir sa place et prit la première qui s'offrait à lui. Un regard sur sa voisine de table. Elle avait de long cheveux noirs, impeccablement coiffer. Un grand sourire amical.

Sans vraiment attendre de réponse, le jeune homme sortit ses affaires et s’intéressa à l'ambiance générale de la classe. Heureusement pour lui, il n'avait pas l'habitude de manger si tôt. Les matins en Égypte, il fallait attendre bien deux heures avant de prendre le premier repas de la journée. Mais il savait qu'il aurait faim après ce laps de temps écoulé. Il soupira à cette pensée, passant sa main sur sa tête lui faisant rappeler que celle-ci devait être mémorable. Le brun retira donc l'élastique de ses cheveux pur commencé à mettre un peu d'ordre dans sa tignasse. Le résultat était bien mieux.

Elle y était presque et pourtant le pire ne fut pas évité. Juste derrière le professeur un dernier élève rentra. Après un autre bref tour d'horizon de la classe Lucie remarqua qu'il n'y avait de libre que la chaise à côté d'elle. Et forcément c'est bien là que s'installa le jeune homme. Gabriel si elle se souvenait bien, en tout cas elle avait perdu son nom de famille.

Lucie ne lui avait encore jamais parlé. Il fallait dire que le jeune homme arrivait souvent en retard en cours alors qu'elle-même était généralement là avec une ou deux minutes d'avance. Elle était donc déjà installée lorsqu'il arrivait. La voix du dit Gabriel se fit entendre la sortant de ses dernières réflexions:

"Aloh! Salut!
-Bonjour."

Le cours n'avait pas encore réellement commencé alors ce n'était pas très grave, mais il ne fallait pas que la conversation dérive sinon elle savait qu'elle aurait du mal à s'arrêter. C'est en se tournant vers Gabriel pour lui renvoyer son salut qu'elle remarqua réellement l'état du jeune homme. Même s'il était en train de se recoiffer on voyait qu'il  s'était levé il n'y avait pas si longtemps. Ses vêtements avaient juste étaient mis à la va-vite. Ce n'était respectable pour l'établissement et le jeune homme risquait même de se faire reprendre alors elle chuchota:

"Ton col est mal mis."

Elle fit même quelques gestes pour expliciter un peu plus ce qu'elle voulait dire. Plaçant la main vers son cou et la faisant tourner vers l'extérieur du côté où le col était mal mis. Puis elle se retourna vers le tableau, le professeur venait de commencer la leçon. Alors Lucie ouvrit son trieur et en tira une feuille pour écrire dessus.

Gabriel eu le retour de son bonjour. Il était plutôt content qu'elle ne l'ignore pas. L'inverse ne l'aurait pas traumatisé, mais il préférait en effet une réponse. La demoiselle semblait rigide mais pas complétement renfermé. C'était une bonne chose d'après Gabriel. C'est alors qu'il remettait un peu d'ordre dans ses cheveux qu'elle lui glissa:

Il en profita pour vérifier sa tenue et recentrer sa chemise, sa veste... Son apparence ce matin était vraiment médiocre. Mais il n'y pouvait rien, il était fatigué et le réveil n'avait pas été assez fort ce matin pour le tirer de son monde de songes. Il n'était pas dans ses habitudes d'être tiré par quatre épingles, mais cela ne voulait pas dire que le contraire lui ressemblait. Le jeune homme s'inquiéta un peu de l'opinion que sa camarde pourrait avoir de lui. Il ne faisait rien pour que l'avis soit véritablement favorable. Il était poli déjà... C'était un bon début, non?

Le cours avait débuté et la brunette semblait y être intéressée. Il osa malgré tout demander:

"C'est c'mment ton nom déjà?"

Lucie se crispa et fit discrètement la grimace. Elle était toujours face au tableau, avec un peu de chance Gabriel ne la verrait pas. Elle ne voulait pas paraître impoli mais si elle répondait, alors peut-être qu'il continuerai à parler, et s'il continuait à parler alors elle voudrait parler aussi. C'était un cercle vicieux. Mais ne pas répondre serait totalement impoli et elle risquerait de froisser le jeune homme... bon Lucie était de nature franche, ce ne serait pas le premier qu'elle froisserait mais lui n'avait certainement rien fait pour. Ah si il parlait pendant le cours alors qu'il était sensé écouter. Mais vouloir connaître le prénom de sa voisine était normal. Enfin elle serait certainement mal à l'aise si elle même ne connaissait pas son prénom. Mais Lucie avait toujours eu une bonne mémoire, alors elle s'en souvenait.

C'est alors que la phrase parvint réellement à son esprit et là la brunette se tourna finalement vers son voisin, les yeux remplis d'une curiosité non dissimulé. Gabriel avait un accent. Ce qui voulait dire qu'il venait d'un autre pays, non? Ce qui voulait dire qu'il connaissaient d'autre culture. D'autres modes de vie, d'autres traditions et tellement de chose qu'elle n'avait certainement encore jamais. Ils étaient en cours. Le professeur avait même fini l'appelle mais finalement Lucie n'écoutait plus que d'un oreille. De toute façon normalement Lucie n'avait pas spécialement d'écouter pour rendre quelque chose de plus que potable.

"Lucie, Lucie Perrault. Enchanté, Gabriel c'est bien ça?"

La demoiselle laissa voir une réaction lorsqu'il la questionna sur son identité. Il pensa alors que sa prise de parole l'avait surement surprise. Le jeune homme était nouveau, il ne connaissait pas plus sa camarade que le professeur ou bien encore qui que ce soit dans cet établissement. Et arriver en cours au dernier moment n'était pas la meilleure façon pour s’imprégner complétement de l'atmosphère de la classe et se faire des contacts. Il la regarda quelques secondes, fixer devant elle. Allait-elle au moins répondre à la question? Bon, il l'avait dérangé...

Ses yeux furent attirés par la source de cette prise de parole. Alors il était assit aux côtés de Lucie. C'était bon à savoir.

Bien sûr, la véritable formule n'était pas toute là. Il aurait du remplacer le sympa par un petit ravi, mais le sens était toujours là et cela n'avait apparemment pas encore percuté un peu plus haut, au centre des traitements d'informations. Il resta tourné vers elle, avec un beau sourire qui lui fendait le visage.

Maintenant, le cours avait bel et bien commencé. Un peu perdu avec le sens des phrases de l'enseignant, Gabriel chercha à en savoir plus sur la base même de la leçon. De quoi elle traitait, s'il pouvait intervenir... maintenant qu'il était présentable. Le garçon se retourna vers son camarade derrière lui. La page de son cahier n'était pas complète et dans tout les cas, il était encore dur pour lui de lire et comprendre le français. Rajouter avec ça le fait que les écritures étaient à l'envers... C'était inutile. Il sourit et retrouva le tableau dans son champs de vision.

Avec les connaissances que Lucie montrait, Gabriel n'avait pas à s’inquiéter pour cet exposé finalement. Il venait d'avoir un résumé apparemment plutôt complet sur la personne de Victor Hugo.

Mais il restait encore un détail qu'il ignorait encore. Si les exposés qu'il avait déjà fait dans le passé était sous forme de livret rapport, il ne savait pas s'il en était de même ici, maintenant qu'il était au lycée, et en France. Alors le garçon posa un coude sur la table et tenta d'en apprendre un peu plus si le véritable travail demander.

Décidément, il n'avait pas a s’inquiéter pour leur exposé. Lucie semblait savoir ce qu'il fallait faire. Il garda un sourire scotché au visage. Bon, la partie la moins marrante arriva alors. Elle lui apprit qu'il devrait lire un livre. Ce n'était pas qu'il ne lisait jamais, mais il se doutait que le livre serait en Français. Et là, c'était un peu plus problématique. Il comprendrait le sens de l'histoire, mais hésité quant à comprendre le réel message de l’œuvre. " Lire une œuvre française... Ça va être l'enfer. " Devait-il la prévenir de ses doutes concernant sa compréhension du livre?

Lucie trouva rapidement une utilité à sa demande soudaine. Le brun n'avait absolument pas pensé de cette façon.

Ce n'était pas là l’intérêt premier, mais Gabriel était heureux que la demoiselle le prenne ainsi. Il lui renvoya son sourire. En plus, elle devait avoir raison. Ce n'était pas qu'il n'était pas capable de lire et comprendre le français, loin de là. Mais ce genre de lecture était bien moins naturelle pour le jeune homme. Et s'il pouvait s'éviter une trop longue lecture, c'était aussi à prendre.
Le lycéen rangea ensuite ses affaires dans son sac à dos.

Gabriel était plutôt galant, il tenu la porte de la salle pour la jeune fille. Alors à présent, c'était un cours d'histoire?! Déjà, il pensait plus participer que la classe de littérature.

Le prochain cours allait bientôt commencer. Gabriel n'avait plus spécialement l'esprit aux études en compagnie de Lucie. Il la trouvait sympa et plutôt mignonne, en plus de l'avoir étiquetée comme grande intellect de la littérature Française. Il fallait dire que même sans avoir fait la moindre recherche, la demoiselle avait réussit à faire un bel exposé sur le personnage de leur devoir. Et même si les deux se dirigeaient vers le prochaine salle de cours, Gabriel était assez curieux d'en savoir plus, mais cette fois sur elle. Il voulait débuter la conversation avec les questions traditionnelles sur l'identité et le parcours de la personne, pour mieux cerner les épreuves qu'elle avait eu ou comment elle voyait la vie et le monde. Mais la sonnerie du lycée en décida autrement, alertant le duo du retard qu'ils avaient prit à bavarder de leur devoir en commun.

Pour le coup, Gabriel fut surprit. La demoiselle avait prit fermement son poignée pour le tirer avec elle jusqu'au cours suivant. Il était très surprit de la situation sur plusieurs plan. Déjà, il côtoyait le sexe opposé, ce qui était assez nouveau pour lui. Ensuite, Lucie ne montrait aucun signe de gêne qui viendrait de ce contact. Lucie était d'après lui une femme avec de la personnalité. Et finalement, elle était en train de le trainer tout de même!! C'était donc une expérience intéressante à bien des égards. Cela lui plaisait plutôt. La culture française avait décidément beaucoup à lui apprendre en ce qui concerne "l'individu" en lui-même et les relations qu'il tisse. Ils entrèrent enfin dans une salle, bien sûr, déjà remplit par le reste de leur camarade. La brunette partit d'abord pour s'assoir, suivit de près par Gabriel.

Le professeur commença alors son cours. Le jeune homme laissa son regard arpenter les têtes de la salle. Il s'imagina déjà les amis qu'il pourrait se faire parmi eux. Quelle était leur histoire? Gabriel se mit enfin à sortir ses affaires. Il se tourna alors doucement vers Lucie.

" Dis-voir. Tu les connais nos camarades?"

Et tous ses efforts furent réduit à néant. Néanmoins elle n'en voulait pas forcément à son voisin. Les cours d'histoire avaient toujours été plus ou moins inintéressant. De toute façon il y avait presque tout sur le livre qu'on leur avait fait acheter au début d'année. Elle n'aurait qu'à relire la leçon à proprement parler. Le regard de la demoiselle se porta ensuite sur le reste de la classe. Cela faisait plus d'un mois maintenant qu'ils étaient là, ce serait mentir de dire qu'elle ne les connaissait pas. A vrai dire elle était même capable de citer chacun des noms de la classe. En même temps elle ne pouvait pas dire les connaître vraiment ne s'étant attachée elle-même à aucun groupe.

"Ca dépend de ce que tu veux savoir," chuchota-t-elle.

"Ça dépend de ce que tu veux savoir." avait-elle répondu. Cela n'aidait pas spécialement notre brun venu des pays chauds. Ce qu'il voulait savoir, il n'y avait rien de bien précis en fait. C'était surtout dans le but d'en apprendre plus sur eux. Mais il est vrai que s'il voulait les connaitre, le mieux était de les côtoyer directement. Il lui répondit d’abord par un sourire, pensant à une véritable réponse qu'il pourrait lui donner. Son attention se posa un court instant sur le professeur qui avait déjà commencé son cours. Décidément, il n'y avait rien à ajouté autre qu'un:

Le cours continua avec quelques commentaires de notre ami pour sa camarade. Il avait échangé quelques sourires avec ceux qui l'entourait dans la classe ce avait valu la demande d'un gars pour se mettre sur la même table à la prochaine heure. Il se faisait des amis, il en était très heureux. Son camarade s'était même autorisé une petite blague, que Gabriel eu d'ailleurs du mal à comprendre. Les subtilité de la langue était encore l'une des faiblesses du jeune homme. Il expliqua venir d'ailleurs, chose qui n’intéressa pas spécialement l'autre, sauf pour se rassurer dans le fait que sa blague n'était pas un réel bide mais plutôt une question de culture et référence... Les cours s'enchainèrent jusqu'à arriver à la fin de leur emploi du temps de la journée. Gabriel retrouva alors Lucie avant que celle-ci ne quitte la salle.

A nouveau un grand sourire pour la brune avec qui il avait commencé la journée.

Lucie n'eut pas de réelle longue réflexion pour savoir ce qu'elle voulait suite à la question de Gabriel. Il resta tout sourire en l'écoutant. Elle semblait disponible dès maintenant.

Le temps pour elle de ranger ses affaires dans son sac avant que notre jeune homme ne marche dans ses pas, sortant de la salle tranquillement. Son regard s'était stoppé sur la charge que Lucie avait à l'épaule. Son sac était plutôt simple, mais il devait être très solide et pratique a utiliser au quotidien. Le jeune homme sembla réfléchir silencieusement, en s'agitant un peu. Il se demanda un moment si ce qu'il avait en tête n'allait pas être interprété dans le mauvais sens ici.

Après cela, il s’intéressa au chemin qu'ils devraient prendre pour se rendre jusqu'à la bibliothèque de l'école.