La réaction de Juliette fut immédiate. Elle posait sa main sur mon épaule, trouvant les mots pour me montrer son mécontentement. " C'est plutôt moi qui devrais te dire merci, non ? Tu m'as sauvé d'une personne qui allait me violer, sachant que tu étais blessé. Tu t'es bagarré pour moi, car sûrement, Aurélien disait des choses méchantes sur moi. " Je pouvais lire un étrange agacement dans sa voix et ses propos. J'étais vraiment surpris. J'ai réussi à la mettre en colère en la remerciant ? Sans oser relever la tête pour croiser son regard, je posais une question évidente. " Comment sais-tu ça ? " Je ne pense pas que ce prénommé Aurélien lui aurait fanfaronné sur ce qu'il avait osé dire lorsqu'il m'a fait sa fameuse proposition. " Tu devrais être fier de toi pour ce que tu as fait et pas baisser la tête. "  Sans réfléchir alors, je relevais la tête pour affronter ces mots qu'elle disait avec tant de facilité. Était-ce vraiment ce qu'elle pensait de moi ? En rompant le contact, elle s'éloignait de moi sans cesser son très intéressant monologue.

" En plus, tu pourras faire ton macho devant les filles et dire que c'est des blessures de guerre. " Cette remarque me surprit puis me fit légèrement sourire. " Ce serait bien mal me connaître. " Elle partageait mon sourire et continua sur sa lancée. "  Maintenant, tu vas me faire le plaisir de lever la tête et de montrer qui tu es, tu es Vadim MILOSLAV, un garçon qui a fait son chevalier en sauvant une fille. Un garçon qui mérite sa place à Nobilia malgré le fait qu'il se bagarre pour ces idées alors qu'il pourrait utiliser ces idées. Un garçon qui va aller à l'infirmerie et qui va se faire soigner parce qu'il a du mal à respirer. Un garçon comme toi, Vadim ne doit jamais baisser la tête pour ce qu'il fait malgré les conséquences. " Mon cœur se mit à battre si vite. J'aurais bien voulu bombé le torse mais la chose s'annonçait difficile. J'avais du mal à croire qu'elle pouvait vraiment penser tout ça de moi. J'avais bien compris avec tous ses mots qu'elle ne m'en voulait pas et qu'elle m'encourageait même à être fier de moi. " Tu as ... en partie raison. " La voir sourire était un grand soulagement pour moi et je lui rendais sa soudaine bonne humeur, oubliant un instant que j'étais dans un état misérable à cause d'un sale type qui ne se battait pas loyalement.

" Maintenant, on y va, et on va montrer à tout le monde ce que tu vaux même à l'infirmière. " Elle s'approchait de moi, se replaçant sous mon bras pour m'aider à avancer tout en poussant la porte de la chambre à ma place. Elle avait de la détermination pour deux, c'était certain. Puis alors que nous n'avions fait que quelque pas, elle s'interrompit et me dit de sa voix douce et pleine de sincérité. " Au fait Vadim, merci de m'avoir sauvé. " Très gêné par les nombreux compliments qu'elle venait de me faire et ce dernier qui me touchait en plein cœur, je détournais les yeux en répondant doucement quelques mots que j'arrivais à formuler. " Y'a pas de quoi. Puisque tu viens... de me remonter le moral : nous sommes quitte maintenant. " Le chemin vers l'infirmerie s'annonçait plutôt long mais grâce à Juliette, je pense avoir retrouvé le courage de le faire en gardant la tête haute, malgré le fait que j'avais besoin de l'aide d'une fille, qui plus est une duchesse pour y arriver.

La suite c'est à l'infirmerie ...

HRP: