Les précédents événements étaient à l'internat...

Le chemin s'annonçait difficile, surtout dans les escaliers où j'avais littéralement l'impression que mes côtes voulaient sortir de ma poitrine. Après quelques râles de douleur, je n'osais plus mettre un pied devant l'autre tant je pouvais avoir mal. " Attends... deux secondes. " Le moindre effort perlait mon front de sueur et je me crispais souvent puisque dès que je respirais, le souffle réveillait mes douleurs. Pour me remotiver, je pensais à la morphine que l'infirmière allait pouvoir me donner. " Aller. J'ai déjà fait pire que ça après tout ! " Dans un sourire échangé avec mon accompagnatrice, nous recommençons à marcher lentement mais sûrement vers notre objectif commun : l'infirmerie. Ce serait bien la première fois que je serais aussi heureux d'y aller. Seulement à quelques mètres de la porte, je me bloquais. " Juliette... j'ai un mauvais pressentiment... " En enlevant le bras qu'elle tenait pour reprendre une certaine indépendance, j'expliquais mon idée. " Aurélien doit certainement s'y trouver aussi. "

Prononcer son prénom m'irritait littéralement la gorge mais je ne voulais pas choquer Juliette en l'appelant vulgairement comme j'ai l'habitude de le faire. Je fus quand même le premier à ouvrir la porte, commençant sérieusement à avoir besoin d'un lit pour m'y étendre pour une durée indéterminée. Je crois que j'étais attendu. " Miloslav ! Vous revoilà ! J'ai été deux doigts d'appeler les surveillants pour aller vous chercher ! " Lorsqu'elle remarqua la présence de Juliette. " Madame Armand vous accompagne ? C'est vraiment charmant de votre part, asseyez-vous je vous en prie. J'ai d'autres patients pour le moment. " Moi on m'engueule et elle on la remercie... Oui bon, je vais me taire sur ce coup-là. En faisant quelques pas, elle put voir que mon état s'était aggravé. Elle me jeta un regard inquiet avant de quitter la pièce pour retourner voir ce qui était déjà en train de se faire soigner. Épuisé, ma tête se posa d'elle-même sur l'épaule de ma sauveuse. " Excuse-moi. Ça ne sera pas long. " J'étais vraiment sur le point de m'endormir. Et je parlais dans un demi-sommeil inquiet. " Je ne veux plus jamais que tu recroise cet obsédé. J'ai eu si peur... pour toi... " La douleur avait fini par me faire tourner la tête. J'espère sincèrement que l'infirmière ne tardera pas trop.

" Attends... deux secondes. " Je le regardai, il souffrait vraiment des côtes. Son visage exprimait vraiment la douleur qu'il ressentait. Il fallait que je l'encourage, je mis un peu plus de son poids sur moi-même s'il était plus grand. « Encore un petit effort » J'utilise ma force que j'avais acquise grâce au tennis pour le maintenir une place. On avança doucement, mais surement, ma force diminuait au fil du temps dû à la journée chargé, le tennis puis Aurélien et ensuite cet effort. J'étais fatigué, mais il fallait que j'aide Vadim à aller à l'infirmerie, au moins je ne m'inquièterais pas pour rien. L'infirmerie se voyait maintenant, j'accélérai un peu le pas et il ne le voyait pas.

Soudain, il s'arrêta et s'éloigna de moi " Aurélien doit certainement s'y trouver aussi. " Je le regardais vraiment, pourquoi me parlait-il d'Aurélien. Certes, je savais qu'Aurélien était à l'infirmerie, mais je m'en fichais de lui, surtout après ce qu'il m'a fait. « Ne t'inquiet pas, je peux me défendre maintenant qu'il soit amoché. » Je lui souris, mais il ne l'a pas vu puisqu'il ouvrit à ce moment la porte. La voie de l'infirmière me fit sursauter, on pouvait entendre une petite colère contre Vadim. Je souris quand elle se tourna vers moi pour me remercier de l'avoir emmené.

Je rentrais quand l'infirmière sortait. Vadim s'assit à côté de moi puis il mit son front sur mon épaule. Je déglutis difficilement et j'avais peur que le garçon entende mon cœur battre à cent à l'heure. " Excuse-moi. Ça ne sera pas long. Je ne veux plus jamais que tu recroises cet obsédé. J'ai eu si peur... Pour toi... " Il parlait vraiment comme s'il allait dormir, je ne pris pas en compte la dernière phrase, il ne fallait pas que j'ai de l'espoir et de plus, il aurait surement dit cela à toutes les filles qu'ils sauvent. Pour l'instant, je ne savais pas quoi faire mais être proche de lui me mettait en émoi alors je me levai et le pris sur mes épaules pour qu'il ne fait pas effort tout en me dirigeant vers un lit « Si tu veux dormir, le meilleur moyen, c'est de te reposer sur un lit » Je l'assis sur le lit et le couchai doucement. « Allez Vadim encore quelque petites minutes avant que l'infirmière te donne des antidouleurs. » Dis-je en le secouant un peu au niveau des hanches pour ne pas lui faire mal.

J'entendis un grognement juste à côté du lit où j'ai posé Vadim. Je me dirigeai vers le rideau qui séparait les deux lits et l'ouvrit un peu. Aurélien était couché et bougeait un peu en ayant les yeux fermés, sur le coup, j'avais peur qu'il se réveille et que je revois ces yeux. Je fermais le rideau et vu que ma main tremblait, je tremblais encore de ce qu'il sait passer. Je devais faire quelque chose pour oublier, ce que j'ai vécu. Est-ce que je voulais le revoir ? Non, mais je ne dirais rien à quiconque, je ne veux pas que mon père s'inquiet pour moi surtout quand ce moment, il est surchargé.

Je m'assis sur le lit de Vadim toujours avec les mains qui tremblaient, je devais me calmer alors je soufflai fort pour faire partir cette tension qui me pesait sur les épaules. Au bout d'un moment, cela à fini par marcher. Je regardais en direction de Vadim. Il ne dormait pas « Désolé Vadim, je... je... il est à côté et je... » Je ne pus terminer ma phrase un autre grognement s'entendais à côté. J'avais hâte que l'infirmière vienne pour que Vadim ne me voie plus comme cela. J'ai menti à Vadim, je ne pouvais pas me défendre face à lui, mais il fallait que je sois convainquant.

Je perds totalement pieds. Je crois que sans Juliette, je me serais évanoui. " Si tu veux dormir, le meilleur moyen, c'est de te reposer sur un lit. " Je n'avais même plus la force de répondre. Faiblement, je me laissais entraîner jusqu'au lit le plus proche. M'allonger avec mes côtes est un vrai calvaire et quand je suis enfin caler, elle continue de me soutenir de sa voix douce, seul élément qui me rattache à l'extérieur. " Allez Vadim encore quelque petites minutes avant que l'infirmière te donne des antidouleurs. " Sentir sa présence m'aidait à tenir le coup. Même si j'étais plus transpirant que jamais, perdu dans un délire de fièvre lié à toutes les douleurs que j'ai déjà endurer jusqu'à présent. Je pense que mon corps commence à faire grève. Allez, avec la morphine ça ira mieux ! C'est pas le moment de faire ta fillette ! Je reste dans mon état comateux alors qu'elle se lève pour aller... fermer le rideau je crois. Elle revient vite et se rassoit. Je la regarde pour ne pas m'endormir, la trouve bien silencieuse tout à coup.

Je suis peut-être blessé mais pas aveugle. " Ça ne va pas Juliette ? " Ma voix est si faible... ça en deviendrait presque navrant. " Désolé Vadim, je... je... il est à côté et je... " Il ? L'autre débile serait juste à côté ? Sans réfléchir, j'essayais de me relever. L'immensité de la douleur qui survint alors me laissa surplace. Quel idiot. Je ne peux rien faire. Mais je pense qu'avec ce que je lui ai mis, lui non plus. Il ne faut pas qu'elle ait peur. Doucement mais sûrement, je soulève alors ma main pour la poser sur la sienne. " Il ne peut plus rien... te faire maintenant. Tu peux me croire. " Elle n'a pas pu assister à la bagarre, mais vu les coups que je lui ai collé, je ne pense pas qu'il se réveille tout de suite. Et même s'il le faisait, marcher droit s'annoncerait être un véritable exploit. Hm, vu le bruit que ces os ont fait quand j'ai appuyé sur son genou, je pense qu'il se souviendra longtemps de moi. Comment ça je suis insensible ?

" Et bien Miloslav. C'est à votre tour. Voyons voir l'étendu des dégâts. " Je n'étais même pas en mesure de protester. Je n'ai plus conscience de grand chose de toute façon. " C'est vous qui l'avez allongé madame Armand ? Vous avez bien fait. Puisque ce grand gaillard n'a pas l'air décidé à parler, vous pouvez me dire ce qui s'est passé pour qu'il s'échappe de l'infirmerie aussi précipitamment tout à l'heure ? " Elle était bien bavarde celle-là. J'essayais d'attirer son attention pour que Juliette ne se sente pas obliger de répondre. " J'ai trop mal madame... " Oui, ça fait carrément petit malheureux mais c'est très crédible dans mon état actuel. Je priais pour avoir mes médicaments le plus vite possible, histoire d'être assez choutté pour pouvoir respirer normalement. Je lançais un petit regard suppliant à Juliette qui savait parfaitement que je ne jouais pas la comédie. Je comptais vraiment sur elle pour me défendre et que je puisse être soigné le plus vite possible.

Sa main me donna un étrange frisson jusqu'à mon cœur. Ce n'était qu'une petite période à passer et je pense que j'y réussirais. Sa main me donna un étrange frisson jusqu'à mon cœur. Je m'enlevai en vitesse de son touché quand l'infirmière arriva.

" C'est vous qui l'avez allongé madame Armand ? Vous avez bien fait. Puisque ce grand gaillard n'a pas l'air décidé à parler, vous pouvez me dire ce qui s'est passé pour qu'il s'échappe de l'infirmerie aussi précipitamment tout à l'heure ? " Je secouai la tête vers le haut et le bas, bien sur que s'était ma faute. Vadim a reçu beaucoup plus de blessures à cause de moi et seulement moi.

Je vais chercher de la pommade pour calmer ces bleus. Ne voulant pas que son père l'apprenne, je me levai du lit et m'approchai vers l'infirmière. " Madame tout cela est ma faute. L'homme qui est à côté de ce lit a eu un comportement inapproprié et Vadim à voulu m'aider." L'infirmière me regarda sceptiquement, ne voulant pas être faible, je ne me défis pas de son regard. Elle soupira fortement "Bon, comme c'est Mlle Armand qui prend votre défense, je ne le signalerai pas à votre père, M. MILOSLAV, seulement à la directrice. Avec l'aveu de votre amie, bien sûr et vous Mademoiselle. Je vois que vous avez des traces bleues sur vos bras. Je vais chercher de la pommade pour calmer ces bleus."

Elle partit vers les grandes armoires et chercha surement la pommade, je regardais Vadim et lui souris pour lui montrer que tout est arrangé, fallait juste qu je parle à la directrice. Je me retournais vers l'infirmière qui était devant moi et qui me tendit la pommade. "Mettez cela sur vos bleus pendant que je donne des calmants à votre ami." La boite qu'elle tenait était des anti-douleurs et des granulés que je ne connaissais pas.

Je me détournai du jeune homme et commençai à prendre de la pommade et à la mettre sur mes bleus. Après un bon quart d'heure, j'eus fini, je me retournai et regardai Vadim qui se faisait soigner par l'infirmière, elle mettait des bandages tout autours de son torse. "Bon dans quelques minutes, vous allez dormir M. MILOSLAV et vous Mme ARMAND, vous venez avec moi, on va chez la directrice." Je fis un salut de la main à Vadim et suivis l'infirmière pour aller dans le bureau de la directrice faire mon rapport.