=> Précédemment, dans l'infirmerie, juste par là  :

[...] Je la regarde, convaincu et je cherche toujours un endroit où aller. J'ai super faim, la cafétéria me paraît une bonne idée. " Tu n'aurais pas faim par hasard ? " Je lui souris et nous nous dirigeons au milieu de la foule vers la cafétéria déjà bondé.

Suite du sujet :

C'est drôle la réaction des gens devant moi. Je ne viens plus à la cafétéria. Je me débrouilles pour manger seul. Mais aujourd'hui, je n'ai pas envie. J'ai une mission et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour porter secours à celle qui m'a donné sa confiance. Par chance, il reste une table un peu à l'écart près de la fenêtre. " Ici, ça te convient ? " Je pense me sociabiliser un peu plus depuis que je suis à Nobilia. Le fait que je sois un noble parmi tant d'autres n'est pas si désagréable : au moins ce n'est plus une raison de m'exclure des autres. Bon, bien sûr, mes origines russes ont l'air d'en défriser quelques uns mais globalement, je me sens bien ici.

Curieuses les filles qui me cherchent toujours du regard sont très étonné de me voir accompagné. Leurs regards sont insistants et même d'ici on entend leur manque de discrétion. " Qui est avec le prince Vadim ? " Prince rien que ça ? Je tousse légèrement pour que Lana me regarde. " Elle était dans la salle de ping-pong l'autre jour ! Elle est en seconde tu crois ? " Très gêné, je me lève soudainement. " Je ... vais nous chercher à boire. " Je ne sais pas si c'est une bonne idée de la laisser seule, mais j'ai envie de m'éloigner un peu. Sur mon passage, une fille m'arrête : " Alors Vadim, on drague la midinette ? " Je reprends mon masque de froideur absolue, ne sachant comment répondre tellement ma gêne est grande. " Serais-tu jalouse par hasard ? " Elle croise les bras déterminé à me faire cracher le morceau : " Je ne savais pas que tu avais aussi peu de goût. " Piqué à vif, je ne me retiens plus. Je la prends par les épaules. " Retire tout de suite, ce que tu viens de dire. "

Je ne sais vraiment pas d'où elles sortent ces filles-là. Mais leur sang noble doit leur monter à la tête ! Je déteste ses crêpages de chignons inutiles. En quoi ça les regarde, sérieux ? Je la secoue bien fort par les épaules. " Arrête ! " Lorsque je la lâche et que je me dirige vers la machine à boisson, je la vois soupirer. Je rêve, elle sourit ? Que compte-t-elle faire encore ? Je reviens vite, Lana : je suis sûr que tu peux t'en sortir, jusqu'à ce que je revienne pour leur faire la peau.

" Tu n'aurais pas faim par hasard ? " Cette question me sort un peu de ma torpeur, et je réponds: "Oh si, je crois qu'en fait je n'ai pas mangé de la journée! Heureusement que tu es là!" J'esquisse un pâle sourire, je n'ai pas envie d'avoir l'air d'un zombie dépressif. Vadim m'entraîne donc vers la cafétéria.
Nous nous asseyons à une des dernières tables, et pas mal de gens nous dévisagent. Au début, je n'y fais pas attention, je dois dire que j'ai un peu l'habitude. Mais au bout de quelques instants, je prends conscience que je ne suis ni coiffée, ni maquillée, ni habillée décemment. Je ne dois pas avoir l'air avenant, arrangée de cette manière, avec  un jean fripé et un t-shirt trop grand... Surtout avec mes pansements... Quand nous aurons mangé, il faudra que je pense à arranger tout ça!
Des chuchotements s'élèvent et je sais très bien que les gens parlent de nous. J'entends d'ailleurs qu'on parle aussi de moi, mais sur un ton plus venimeux qu'autre choe. Mais je dois dire que je m'en f*us totalement, ce n'est pas ma préoccupation du moment.
Vadim toussote, je me tournes vers lui. " Je ... vais nous chercher à boire. " Il à l'air terriblement gêné, c'est assez mignon.
Il s'en va vers la machine à boisson. Je sens aussitôt monter en moi une vague de stress, que je tente de repousser tant bien que mal. Il va revenir, Lana. Il va revenir. Regarde! Il n'est pas bien loin: juste à quelques mètres.
Je le suis du regard. Une fille l'arrête sur son chemin. Je n'arrive pas bien à attendre ce qu'elle lui dit, mais je vois Vadim prendre son air hautain et glacé, ce qui n'augure rien de bon pour la fille en question, qui était d'ailleurs dans la salle de ping-pong l'autre jour. La minette (d'ailleurs maquillée comme un pot de peinture, et habillée comme une parcoureuse de trottoir) répond, et Vadim réagit au quart de tour. il la prends brusquement par les épaules, et je l'entends depuis l'autre bout de la salle: " Retire tout de suite, ce que tu viens de dire. " Je ne sais pas de quoi retourne la situation, mais l'autre lolita fairait mieux de faire gaffe à ses cheveux, à mon avis. Vadim la secoue comme un prunier, et moi j'ai une folle envie de savoir ce qui le met hors de lui à ce point.
Vadim la lache enfin, comme si c'était un pauvre sac à patates, et continue son trajet vers le distributeur. Il est devenue tout rouge, de la même teinte que mes cheveux! Il y a une queue phénoménale devant le distributeur, au moins pour un petit quart d'heure.
Je me lève et vais vers Vadim; il ne me voit pas arriver, alors je lui tapote l'épaule pour qu'il remarque ma présence. Il se retourne. "Vadim, vu la queue qu'il y a, je pense que j'ai le temps d'aller m'arranger un peu, parce que là je n'ose même pas imaginer ma tête. Je me dépêche, je n'en ai pas pour longtemps." La fille qui a tant énervé Vadim me lance alors: "Tu ferais bien, tu ressembles à un sac à patates comme ça! Enfin, je penses que c'est un cas désespéré..." "Oui, c'est ça ! je reviens dans douze minutes et on verra qui sera la plus sac à patates de nous deux..."
Sur ce, je pars en trombe, décidée à clouer le bec de cette pimbêche.
Si je me dépêches autant c'est plus car j'ai peur d'être seule que pour ne pas faire attendre Vadim.
Arrivée dans ma chambre, je retire mes "guenilles" à la va-vite, et enfile une jolie robe noire cintrée. Elle m'arrive au dessus du genoux, ni trop courte ni trop longue. J'enfile ma médaille de baptême en or, pour faire comme si moi aussi j'avais des bijoux à la pelle, ce qui est totalement faux bien sûr. Ma robe est assez décolletée pour qu'on voit bien mon bijoux, mais rien d'indécent. Je passe ensuite à la salle de bain. Je démêle vigoureusement mes cheveux et les attache en une longue tresse sur le côté. Je nettoie mon visage puis camoufle mes cernes avec un peu de fond de teint. Un peu de blush pour ne pas avoir l'air de sortir de mon cercueil, et sur me lèvres, un rouge bordeaux, de la même couleur que le sang pour que mon entaille passe inaperçue. Enfin, les yeux. un bon coup d'eye liner noir et du mascara, histoire d'avoir le  regard encore plus intense que d'habitude, pour lancer à cette pimbêche un regard assassin. Je suis prête,et  pile dans les temps. Je retournes rapidement à la cafetaria. Lorsque j'arrive, Vadim vient de retourner à la table, cafés en main. Je me diriges vers lui, en lançant au passage un regard noir de mépris à l'autre pét*sse de tout à l'heure. Je ne regardes pas sa réaction, ni si les gens me dévisagent ou pas, je n'ai aucune envie de le savoir.
Je m’assois, et remercie Vadim pour les boissons.
Il m'a aidée à me ressaisir, mais je snes toujours en moi une panique, que je refoule du mieux que je peux. J'essaie de détendre mon visage, de sourire, mais en revanche, je fais trembler ma jambe droite, pensant que cela passerait inaperçu pour Vadim.

Raah la poisse ! Y'a trop de monde même au distributeur de boisson. Je me glisse à la suite de ceux qui attende, essayant de baisser la tête pour ne pas être trop remarqué. J'espère que les filles ne feront rien à Lana en mon absence. Durant notre partie de ping-pong, elle avait déjà un bon sens de la répartie alors j'imagine que je m'inquiète pour rien ? On tape sur mon épaule. C'est Lana qui me sourit : " Vadim, vu la queue qu'il y a, je pense que j'ai le temps d'aller m'arranger un peu, parce que là je n'ose même pas imaginer ma tête. Je me dépêche, je n'en ai pas pour longtemps. " " Très bien comme tu voudras. Je ne bouge pas d'ici de toute façon. " La répartie de Lana refait surface quand la fille que je viens de secouer la provoque. Je suis agréablement surpris. Je n'ai jamais rien compris aux disputes de filles à propos de beauté. Moi je me concentre sur ce qu'on pourrait imaginer pour faire fuir l'autre taré.

S'ils sont vraiment quatre en tout. Comment vont-ils faire pour entrer à Nobilia ? Ou alors, ils se débrouilleront pour la faire sortir : c'est plus probable. Dans ce cas, il ne faudra surtout pas qu'elle parte seule. Ce serait trop dangereux. Même au sein de Nobilia, les gardes ne sont pas encore au top. J'ai déjà réussi à fuguer et ce n'était pas bien compliqué. Après, moi je suis intelligent, ce n'est peut-être pas leur cas... La file avance petit à petit pendant que je cogite. Je pense qu'ils pourraient réussir à s'infiltrer jusqu'au parc. A partir de là, la surveillance est plus resserré. Hum... je suis vraiment très intrigué. Faut être bizarre pour envisager de faire une chose pareil à une jeune femme si fragile... J'ai hâte de les avoir en face de moi. J'ai intérêt à me remettre un peu à la boxe pour être au taquet quand ils seront là. Mais, y arriverais-je seul ? Au pire... qui est-ce qui sait se servir de ses poings et qui pourraient faire une trève pour m'aider ? ... J'ai beaucoup d'ennemis c'est vrai. Mais pas mal d'entre-eux serait prêt à aider une jolie fille ? Enfin, j'espère. Parce que sinon ils seront définitivement des pourris... Je pense surtout à Aymeric. C'est bizarre hein, c'est le meilleur ami de Cierra et mon plus grand rival, mais il se débrouille vraiment bien : encore plus quand il se bat déloyalement. Mon crâne est toujours douloureux depuis notre dernière rencontre...

Enfin, je peux choisir deux cafés. J'ai assez attendu comme ça et la file derrière moi est encore plus impressionnante que tout à l'heure. J'ai bien fait de ne pas bouger de là. Par bonheur, notre table est toujours vide, je m'empresse de me diriger vers elle, ignorant les filles qui me lancent de nouvelles piques. Avant même de m'asseoir, Lana revient. Je dois avouer que je suis ... époustouflé. La voilà pleine d'assurance dans cette robe noire qui lui va parfaitement. Je ne peux m'empêcher de sourire. Elle s'assoit en silence je lui tends son café : " Bois pendant que c'est encore chaud. " " Merci. " Je bois une première gorgée et ne peut ignorer les regard qui nous couve. De la jalousie, ça me pique les yeux tellement je sens de jalousie dans cette atmosphère. Sous la table, je remarque quelque chose qui bouge : nerveusement. Elle n'est pas encore à son aise. Je tente un compliment, en espérant lui faire plaisir et la rassurer un peu. " Tu es très belle Lana. " J'essaye de discuter pour en savoir un peu plus sur elle. " Tu es très élégante et tu sais te mettre en valeur : tu dois être sûrement noble, je me trompe ? " Je bois une autre gorgée en fixant son regard plus intense que d'ordinaire. Moi qui voulait la rassurer, je crois m'être aventuré sur un terrain glissant...

Vadim me sourit lorsque j'arrive. Il me tends mon café. " Tu es très belle Lana. Tu es très élégante et tu sais te mettre en valeur : tu dois être sûrement noble, je me trompe ? " Je rougis sous le compliment. Ma peau doit-être assortie à mes cheveux. " C'est gentil..." je réponds d'une petite voix. "Mais je ne suis pas noble du tout. Même pas une bourgeoise. Ni même issue d'une famille moyenne. Ma famille est très pauvre Vadim. L'argent des dommages et interêts d'Alex est parti en trois mois, pour rembourser tous les emprunts, loyers impayés, factures... Bien que cela soit une somme élevée. Je suis une prolétaire, de basse condition, même."Etrangement, cette question ne me met pas mal à l'aise.
Je vois Vadim qui me sourit, qui me donne l'impression de vouloir... Me protéger. Je crois même sentir un peu de tendresse, sensation que j'avais oubliée depuis longtemps.
Alors je souris. Je le regardes. Il est si... Unique. Parfois distant, d'autres si protecteur. Une fois il me demandes de garder mes mains dans mes poches, l'autre il me tient la main spontanément. Et contrairement à un certain monstre, il s’intéresse à ce qui se passe dans mon esprit.
Je le regardes encore. Cette fois je ne contrôle plus mon regard. Je ne sais pas ce qu'il exprime. Je n'ai pas envie de le savoir. Je me sens bien.
Pour la première fois je détailles ses traits. Il est beau. Très beau, d'une beauté particulière. D'une beauté de glace. Non, de neige. La neige est plus tendre, moelleuse et délicate. Moins dure et plus accueillante. Plus précieuse, plus brillante. Comme une infinité de poudre de diamant.
Alors je souris. Encore plus. Ma jambe cesse de s'agiter. Je me sens bien. Je ne sens pas l'électricité ambiante, des autres qui nous dévisagent. Leur jalousie.
J'ai l'impression d'être un nuage. Je suis un nuage, dans le ciel bleu azur. Je m'envole vers de nouveaux horizons.

Sa réponse est douce, assurée. Elle a finit par se détendre. " Mais je ne suis pas noble du tout. Même pas une bourgeoise. Ni même issue d'une famille moyenne. Ma famille est très pauvre Vadim." Ah oui ? Caarrément ? Je ne m'y attendais pas du tout. J'écarquille les yeux, l'écoute attentivement. Tout ce qu'elle peut me raconter est étranger pour moi. J'ai toujours vécu dans le luxe le plus total et n'ai jamais eu à me soucier de ce genre de chose. J'essaye de comprendre, ce n'est pas facile. " L'argent des dommages et interêts d'Alex est parti en trois mois, pour rembourser tous les emprunts, loyers impayés, factures... Bien que cela soit une somme élevée. Je suis une prolétaire, de basse condition, même. " Elle me dévisage en souriant. Je sirote mon café tranquillement, me tourne vers la fenêtre, sans un bruit, je médite tout ce qu'elle vient de me dire. Son visage est tellement mieux comme cela. Je n'ai plus envie de revoir toute cette panique comme ce matin. J'aimerais qu'elle reste comme ça pour toujours.

" Et bien je suis assez surpris. Tu ne détonnes pas du tout avec toutes les duchesses ou marquises qu'il y a ici. Pour ton information, mon père est Vicomte. Je n'éprouve aucun mépris pour les prolétaires. Au contraire même. Les nobles sont souvent les pires qui soit. Plus ils sont hauts, plus ils sont prétentieux et imbuvable : c'est moi qui te le dit. " C'est à mon tour de sourire, je suis bien ici. J'essaye de lui faire oublier tout ce qui peut l'inquiéter : et je trouve que je m'en sors remarquablement bien. " Tu as passé un examen alors ? J'en étais sûr. Tu dois donc être plus intelligente que la moyenne. Je l'avais deviné. " Bavarder est une chose étrange pour moi mais je trouve ça très agréable. Elle m'intrigue, je veux tout savoir sur elle. En plus d'être belle et réservée, elle reste modeste et déterminée. Non décidément, elle n'est pas noble : j'aurais du m'en apercevoir. Elle vaut bien plus que cela.

Une fois nos cafés terminés, je décide de changer de sujet. " Je sais pas toi mais je mangerais bien quelque chose... " Je me lève. " Tu es tenté par quelque chose ? " J'attends sa commande et m'incline bien bas. " Aujourd'hui, je suis ton chevalier charmant damoiselle. Vos désirs sont des ordres. " Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien avec quelqu'un, mon humour revient à la charge. En lui faisant un dernier clin d'oeil, je l'abandonne de nouveau pour aller chercher de quoi nous remplir le ventre.

" Et bien je suis assez surpris. Tu ne détonnes pas du tout avec toutes les duchesses ou marquises qu'il y a ici. Pour ton information, mon père est Vicomte. Je n'éprouve aucun mépris pour les prolétaires. Au contraire même. Les nobles sont souvent les pires qui soit. Plus ils sont hauts, plus ils sont prétentieux et imbuvable : c'est moi qui te le dit. " Je souris. Il sourit aussi. Parfait. " Tu as passé un examen alors ? J'en étais sûr. Tu dois donc être plus intelligente que la moyenne. Je l'avais deviné. " Je ne sais pas pourquoi, mais cette question me soulage quelque chose. A l'intérieur. Tu n'es pas une Barbie, Lana. Tu n'es pas une Barbie.
"Oui, j'ai passé un examen. Assez pénible d'ailleurs. Vu l'état dans lequel j'été, je n'aurais jamais pensé réussir." Il y a quelque chose chez Vadim qui me fait me sentir plus libre, plus légère, plus heureuse.
"Je sais pas toi mais je mangerais bien quelque chose... Tu es tentée par quelque chose ? " Effectivement, il s'avère que j'ai en réalité très faim, n'ayant rien avalé de la journée. "Oh oui, je veux bien, c'est gentil. Je ne sais pas quoi prendre, je prends... La même chose que toi, s'il-te-plait!" Je sens mon ventre gargouiller. J'ai faim. Au que oui. Vadim s'incline, et annonce: " Aujourd'hui, je suis ton chevalier charmante damoiselle. Vos désirs sont des ordres. " Je ris aux éclats, et me sens encore mieux. Seulement, je n'oserais jamais lui demander la chose que je désires le plus en cet instant. Je suis bien trop timide pour cela. Mais en même tant, je doutes qu'il prenne l'initiative, il aurait sans doute peur de me brusquer. Si seulement... J'avais assez de cran pour ça! Il faut que j'y arrives. Je le ferais.
Vadim m'adresse un clin d'oeil, puis se dirige vers la queue.

Je risque de devoir patienter quelques temps, alors je sors de mon sac un stylo et une feuille de portées à musique, celle où j'ai commencé à composer une chanson, à mon arrivée à Nobilia. Je suis plongée dans mon travail, lorsque je sens une main se poser sur mon épaule. Vadim a été rapide! Je lève les yeux vers lui, mais ne le reconnait pas. Il s'agit d'un autre garçon, qui m'est inconnu. Je me raidis aussitôt. "Je peux m'asseoir?"demande-t-il, s'éxecutant sans attendre ma réponse. Je serres les poings, tentant de ne pas trembler, ne pas laisser paraitre mon angoisse. "Pars." dis-je séchement. Il n'obtempère pas. Je répète ce que je viens de dire, plus fort. on doit m'entendre de loin. "Allez, détends-toi! Je ne vais pas te violer, petite! Sois pas si coincée!" Ces mots me mettent hors de moi, et immédiatement le goujat reçoit de ma part une paire de gifles magistrale qui le fait décamper sur le champ. Pourquoi avoir dis ça, alors que je commençais à me sentir bien?! Pourquoi!
Je suis furieuse, je trembles, j'ai de nouveau peur. moins, mais toujours peur. TOut le monde me regarde, mais je ne veux pas fuir. Pas maintenant. Les paroles de Vadim me reviennent à l'esprit. Tu es forte, Lana. On va résister. Ensembles. Je me replonges dans ma musique. Enfin, je vois Vadim qui arrive ver moi.

Il y a vraiment trop de monde. Heureusement que j'ai vraiment très faim sinon je ferais demi-tour. Bon on va faire classique : de la pizza ? Elles sortent du four, il suffit de se servir. J'en prends une entière : j'ai faim. A deux ça devrait aller. Je n'oublies pas de prendre deux bouteilles d'eau et quand je reviens, Lana est plongé dans son écritures, mais ses joues sont quelque peu rouge et elle ne paraît plus aussi décontracté que lorsque je suis partie. " Une pizza, une ! " J'essaye de la faire sourire mais je vois bien que quelque chose ne va pas. " J'ai été trop long, c'est ça ? " Je m'assois et essaye d'être sérieux. Ce que je fais des progrès en communication moi ! C'est fou. J'ai l'impression de m'adresser à ma petite sœur, je me sens bien. Elle me ment, je le vois. Je prends un premier morceau parce que j'ai vraiment trop faim avant d'insister : " Tu as pensé à Alex c'est ça ? " Elle mange à son tour et m'assure que c'est différent. " S'il te plaît, dis-le moi. " Je crois que mon visage d'ange est imparable. Je lui souris, elle va enfin m'expliquer.

" Je suis fier de toi ! " Elle paraît quand même un peu surprise. Je m'applique à finir ma part sans faire de tache, me servant d'une serviette en papier pour me tapoter la bouche, soigneusement avant de répliquer : " Il n'a eu que ce qu'il mérite ! Ne te laisse pas faire ! " Je ris je suis heureux. J'espère qu'elle finira par comprendre que les hommes sont tous des goujats et qu'il ne faut pas les laisser l'influencer. Oui, je m'inclus dedans. Enfin moi au moins, je ne veux de mal à personne et surtout pas à Lana. Je ne sais pas pourquoi j'ai envie de la protéger. Comme une sœur qui aurait besoin d'aide : sa détresse me touche mais je ne voudrais surtout pas en profiter. J'ai trop peur de sa réaction. Je m'interromps un instant, me perdant dans mes pensées en regardant par la fenêtre. Est-ce qu'elle ... ? Je n'ose pas l'envisager. Je l'aide, je l'aide. Je ne voudrais surtout pas qu'elle pense que je ... suis... ? Disponible ? Je déglutis, non ce serait trop bête. Je ne voudrais pas la décevoir. Je crois qu'elle vient de me parler. " Ah désolé, je n'ai pas entendu. " Je m'essuie une nouvelle fois les lèvres soigneusement. " Tu aimes la pizza, j'espère ? " On ne sait jamais, je préfère être sûr. Vu comment j'ai une faim d'ogre, je vais la dévorer en moins de deux, cette pizza. Il y en a pas assez en Russie : c'est un tord. Je me régale et je me sens étrangement à mon aise.

Mais ce n'est que provisoire... Le problème Alex me revient bientôt en mémoire. Il faut que je trouve une solution pour lui faire comprendre qu'il n'est qu'un misérable sans aucun pouvoir et qu'il ne pourra rien faire à Lana. Mes pensées se font bien sombre et j'ai vraiment peur de ce que je pourrais lui faire, si j'entre dans ma plus profonde colère face à lui. Je me perds, une bagarre pareille devra être bien préparée...

De la pizza! Magnifique! Bien chaude, en plus!
Vadim remarque alors que je suis rouge brique, et me questionne. Je lui explique donc tout, encore Je lui explique, en tentant de garder mon sang froid, encore furieuse.

"Je crois que je devrais aller dormir un peu, ensuite." Vadim ne sembles m'avoir entendue, il semble perdu dans ses pensées.
" Ah désolé, je n'ai pas entendu. " répond Vadim avec un temps de décalage. "Ce n'est pas grave. Je disais juste qu'après manger je devrais essayer de dormir un peu." dis-je en souriant. " Tu aimes la pizza, j'espère ? " me demande Vadim, gentiment. "Oh oui, ne t'inquiètes pas pour ça, je ne suis pas encore déshabituée du purée jambon midi et soir 7 jours sur 7!" Je lui réponds en riant.

Nous mangeons, sans un mot, et puis je lui demandes: "Vadim, qu'est-ce que tu aimes bien faire dans la vie?"

J'ai envie d'en savoir un peu plus sur lui. mais tout d'un coup je ne me sens... Pas... Très bien. Mais je vais faire semblant.
Le problème? Je sens quelque chose qui cloche chez moi. Dans ma tête. Mais cette fois, il n'y a aucun rapport avec Alex.

" Vadim, qu'est-ce que tu aimes bien faire dans la vie ? " Cette question me sort de mes pensées. Je reviens à la réalité. Il faut que je pense à autre chose. Démolir Alex dans mes pensées ne l'aidera pas à avancer. " Je... hum ... " Je tousse un peu gêné. " Moi ben : des choses simples à vrai dire. " Je crois que je ne me sens pas si bien que ça en fait, au milieu de tous ses gens. " J'aime lire. Énormément. Donne-moi un bouquin, j'le lis en une journée et j'te dirais tout de suite si j'ai aimé ou pas. " J'essaye de me reprendre. " Mais attention, je n'aime que les fictions ou tout ce qui me permet de penser à autre chose. Je déteste les bouquins de cours : d'ailleurs, je suis un vrai cancre je n'écoute jamais en classe. " Et c'est vrai. Mes notes sont misérables : en même temps, rares sont les contrôles où je prends la peine d'écrire quelques lignes. Je ... tousse de nouveau. Y'avait un truc dans cette pizza ou quoi ? " Sinon et bien, j'aime la musique. Je joue un peu de guitare : je t'ai vu avec une feuille de portée tout à l'heure. Tu sais composer des morceaux ? "

Je n'aime pas vraiment m'imposer aux autres, je détourne la conversation vers elle. Je ne veux pas paraître désagréable, mais j'ai envie de vite finir de manger pour quitter cet endroit. Du monde, la foule, le bruit : je commence à avoir un peu de mal à le supporter et mon humeur s'altère. Elle voulait aller dormir c'est ça ? Elle doit se reposer, elle a tellement angoissé, j'imagine que ses nerfs doivent être à plat maintenant. " J'aimerais beaucoup voir ce que tu écris. " Je suis sincère. La musique, je l'ai apprise tout seul dans mon coin. Je suis un cancre : parce que les matières enseignées ne m'intéressent pas. Laissez-moi avec un bouquin pour apprendre tous les accords de guitare, je le dévore pour tout savoir.

Je sens bien qu'elle ne va pas bien non plus. " Toi aussi tu en as marre du bruit ? " Je finis ma dernière bouchée. Bois un peu de ma bouteille d'eau. " Je préférerais être au calme. " J'essaie de sourire.  C'est un exercice un peu complexe. Il faut vraiment que je bouge. " On bouge ? Je te suis. " Il faut que je prenne un peu l'air. J'espère que ça nous fera du bien à tous les deux.

Spoiler:

"Sinon et bien, j'aime la musique. Je joue un peu de guitare : je t'ai vu avec une feuille de portée tout à l'heure. Tu sais composer des morceaux ? " Zut, il m'a vue! En même temps, à quoi est-ce que je m'attendais, avec mes portées au beau milieu de la foule? Je déteste chanter en public. Je ne sais pas pourquoi, cela me met vraiment très mal à l'aise. Mais il faut bien que je fasses un effort, après tout, c'est à mon tour de faire plaisir.
"Oh hum oui... Je fais du chant du piano, et je compose, un petit peu..." Quelle menteuse! Un petit peu... Beaucoup, oui!
" J'aimerais beaucoup voir ce que tu écris. "Oh mon Dieu non. Mais je le ferais. "Si ça te fait plaisir, je te montrerais, si tu veux, mais c'est loin d'être du grand art..." je me sens virer au rouge pivoine. Tout sauf ça. Tout sauf ça. Lana. Lana. Ne rougit pas. Trop tard, je sens bien que mes joues sont en feu...
Vadim n'a pas l'air dans son assiette. A vrai dire, moi non plu. Toutes les voix résonnent autour de moi. ma tête est martelée. Il faut que l'on sorte.
" Toi aussi tu en as marre du bruit ? On bouge ? Je te suis. "

Je suis soulagée, nous allons enfin pouvoir aérer nos neurones.
"Oh oui, avec plaisir."
Nous débarrassons nos plateaux, puis sortons de la cafétéria.
Une fois sortis, je me sens presque renaître. Du calme, de la fraîcheur et de l'intimité. Tout ce que j'aime. je déteste la foule. Cela me donne l'impression d'être  dans une ruche. Et je déteste les abeilles...


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